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19 avril 2012

Le programme économique de F. Hollande est-il une escroquerie ?

A quelques heures du scrutin présidentiel du 22 avril 2012 on cherche encore en vain les données élémentaires sur le programme économique du champion des sondages.
Certaines personnes cultivent beaucoup d'espoir de changement, une alternative raisonnable pour sortir la France du marasme et des conséquences directes de la crise économique (fermeture d'usines. chômage, baisse du pouvoir d'achat, faible perspective de croissance, etc.). Mais a lire les propositions du candidat, a étudier attentivement les savants économistes qui lancent un appel de soutien, a écouter les rumeurs des salles de marchés et des salons européens... commence à se dessiner de tristes perspectives.
Ce programme économique tant vanté, où chacun peut y trouver comme le reflet de ses espérances et qui brille autant par son éclat que par ses non-dits ne pourrait être qu'une vaine illusion et finalement décevoir amèrement plusieurs millions de citoyens.

60 propositions et un rideau de fumée
En introduction de ses 60 "engagements"(1) - pris à titre personnel donc et non au titre d'un programme de gouvernement puisque dans 5ieme République française : "Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation" (2) - François Hollande brosse une sorte de tableau : "Au quotidien, la crise se fait durement sentir. Notre pays est confronté à un chômage record et s’enfonce dans la récession autant que dans l’austérité. L’industrie a été abandonnée depuis trop longtemps et nos agriculteurs n’arrivent plus à vivre de leur travail."
Il mêle ici une problématique conjoncturelle "la crise au quotidien" et une problématique structurelle... Le chômage, l'industrie abandonnée, l'agriculture sous-rémunérée "depuis trop longtemps". C'est la première confusion qui est crée. C'est grave puisque selon cette présentation le chômage par ex. peut être imputé selon les circonstances : soit au gouvernement Sarkozy, soit à des raisons plus théoriques : "faible compétitivité", "taux naturel" (3) , "faible flexibilité du marché du travail", "ralentissement de la croissance mondiale" etc. Raisons générales qui pourraient tout aussi bien servir de justifications à l'avenir et être invoquées pour masquer les échecs futurs dus à l'irrationalité et l'inefficacité des réformes entreprises.
Aurons-nous dans ce document une analyse plus poussée des causes et des circonstances de cette double crise conjoncturelle et structurelle... Les propositions pour y remédier seront-elles déduites d'un diagnostique cohérent ? Poussons plus loin notre lecture.
"À cette situation, il y a des responsables. Il y a la finance, bien sûr, qui a pris le contrôle sur l’économie, la société et même nos vies. Il y a les politiques injustes et inefficaces menées depuis dix ans. Il y a les fautes économiques et morales du quinquennat finissant."
Voilà l'analyse des causes et des responsabilités que nous recherchions, mais on peut suivre le discours plus loin en vain... Il n'y a aucune démonstration sur les théories libérales et monétaristes, aucune dénonciation de leurs dispositifs mis en place : au FMI avec les programmes d'ajustement structurel issus du consensus de Washington (4) ; ou à la BCE comme banque centrale indépendante avec pour rôle de ciblage de l'inflation. Ce sont pourtant ces dispositifs qui ont permis l'emprise de la finance mondialisée sur l'économie nationale. Et cela n'a pas pu se faire sans un corpus de doctrines aberrantes telles que "la régulation spéculative", la mise en concurrence des économies, etc. Des doctrines libérales imposants des mesures dangereuses telles la chute des barrières tarifaires, la non réciprocité des échanges et le déséquilibre des balances commerciales, la libre circulation des capitaux, la spéculation sur les devises, l’évasion fiscale. Il en résulte des besoins colossaux de financement, un endettement massif des états qui tentent de compenser leur déficit monétaire et qui laisse exsangue les économies nationales au nom de la "compétitivité" !
Cela M. Francois Hollande n'en parle pas. L'ignore t-il ? Pense t-il que les français et ses électeurs ne soient pas capables de le comprendre ? Ou bien approuve t-il intimement ce désordre ultra-libéral et cherche t-il a le faire accepter comme une fatalité ? Mystère !

Poursuivons donc notre lecture en notant toutefois que le diagnostique sur les causes financières de la crise est inexistant ; que l'impasse a été faite sur ce sujet délicat...
Alors la porte est ouverte à la critique de la politique des 10 dernières années et du régime Sarkozy qui au fond n'a pas inventé le fil à couper le beurre. Le tournant de la rigueur et l'abandon de la politique du plein emploi ? Mitterrand en 1983. La fin du contrôle des changes ? C'est Mitterrand-Beregovoy en 1991. Les privatisations et l'abandon de l'infrastructure industrielle ? Pour beaucoup Jospin et le gouvernement de "Gauche Plurielle". Le Traité de Maastricht et la politique monétariste de la BCE indépendante ? Mitterrand et Jacques Delors en 1991. Le passage à l'Euro? Fabius en 2000. Etc.
Mais si on calcule depuis 1983 ou 1991 cela fait plus de 10 ans que les bases de la crise structurelle, du chômage de masse et de l'austérité ont été installées. Cela fait plus de 20 ou 30 ans déjà ! En plus de ne pas avoir fouillé ses leçons d'économie théorique on observe de graves lacunes dans la connaissance de l'Histoire contemporaine du candidat...

Mais qu'importe Hollande s'engage : "Je veux relancer la production, l’emploi et la croissance." Nous aussi on le veut bien. Mais il ne suffit pas de décréter la création d'une Banque publique d’investissement quand la finance internationale menace de provoquer une déflagration inouïe en spéculant sur notre dette.
"Je favoriserai le développement des PME, le soutien aux filières d’avenir et la conversion écologique et énergétique de l’industrie. Je permettrai aux régions, pivots de l’animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques..." Tout cela ce sont de belles idées mais qui ne correspondent nullement à la situation d’extrême urgence crée par le fait que les marché financiers contrôlent notre économie, selon le constat qui a été premièrement reconnu mais auquel aucune proposition ne permet de répondre, ni de prévenir. On a l'impression d'un petit garçon qui veut construire une cabane dans un arbre alors qu'il sait que l'incendie ravage la forêt et que le vent souffle vers lui !

Sur le plan de l'industrie et de l'emploi que de belles promesses !
"Je favoriserai la production et l’emploi en France en orientant les financements, les aides publiques et les allégements fiscaux vers les entreprises qui investiront sur notre territoire, qui y localiseront leurs activités et qui seront offensives à l’exportation."
Mais là aussi subsiste quelques paradoxes : 1. Pour quelle raison subventionner l'industrie alors qu'en toute hypothèse c'est à l'entreprise d'être le moteur de l'économie et de fournir des recettes fiscales à l'Etat et non l'inverse ? 2. Quid de la réglementation européenne qui interdit à l'Etat de subventionner l'entreprise au nom de la concurrence libre et non-faussée ? 3. Comment empêcher les entreprises française de subir de plein fouet la concurrence sur le marché intérieur des importations sous dumping social et fiscal ? 4. Que deviendront ces entreprises françaises qui sont abandonnées par leur dirigeants sous le prétexte d'une trop faible compétitivité due à la politique monétaire ou salariale ?

Plus loin les engagements indiquent : "Je défendrai un budget européen ambitieux pour l’avenir de l’agriculture dans sa diversité, en particulier l’élevage, dans le cadre de la révision de la politique agricole commune." et encore " Je proposerai à nos partenaires un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance pour sortir de la crise et de la spirale d’austérité qui l’aggrave. Je renégocierai le traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011 en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction."
Rien n'est moins sur que d'y parvenir et pourtant c'est bien là que repose le principe même du "changement" que propose - en son nom propre - le candidat. Le problème c'est que nulle part il n'est fait question de l'aspect constitutionnel des traités européens et des régles contraignantes qu'ils contiennent. Or pour s'opposer à cette force juridique, François Hollande se garde bien de prétendre remettre en cause les traités en vigueur et qui font force de loi. Pourtant la solution pour négocier une réforme de ces textes est toute évidente. Recourir au vote par referendum pour obtenir le soutien et la ratification obligatoire par le peuple français souverain. A mainte reprise le candidat s'y est montré fermement opposé... ce qui pose un doute évident sur sa réelle volonté de renégocier et de le faire en position de force. Ce changement invoqué dans tous les discours ne serait-il qu'un prétexte de façade ? Un slogan électoral accrocheur mais vide ? On se rappelle son approbation du TCE en 2005 et de sa campagne pour le "Oui", de ses promesses pour imposer une renégociation plus sociale et moins libérale... après la ratification. Pouvons-nous y croire une seconde alors que le candidat à si mal représenté la volonté des français et si mal défendu l'intérêt national dans cette affaire (5) ?

En réalité ce que nous pouvons tirer de ce discours c'est qu'il n'y a nulle part trace d'un projet économique construit et cohérent. Et cette impression n'est que confirmée par les économistes qui soutiennent François Hollande pour son élection et qui ont le point commun leur attachement aux thèses néo-libérales et anti-sociales.

Les thèses boiteuses des économistes libéraux pour Hollande
Des économistes ont lancé dernièrement dans les page d'un quotidien un appel en faveur de F. Hollande (6). Ils semblent offrir une caution intellectuelle voir scientifique de grande qualité. Qui hélas ne semble pas devoir résister à l'examen attentif tant leurs auteurs se sont longtemps fourvoyés dans la défense d'un libéralisme sans frontière et leur propos vides de toute objectivité et de réalisme.
Ces gens là nous les connaissons bien. Ils squattent souvent et depuis longtemps les plateaux de télévision aux heures de grande écoute.
Un rapide briefing sur cette petite clique nous donne une idée de leur milieu et de leurs intérêts :"une équipe coordonnée par Karine Berger, une économiste super-diplomée (X, ENSAE, Sciences-Po), passée par l’Insee et le ministère du Budget avant de rejoindre Heuler-Hermès. Parmi les plus actifs, Emmanuel Macron, un inspecteur des finances, ancien rapporteur de la commission Attali, aujourd'hui chez Rothschild, Manuel Flam, ENA-Essec membre du Commissariat général au développement durable, et Stéphane Bougenah, ancien conseiller de Dominique Strauss Kahn, aujourd’hui patron de Banco Santander en France" (7).

Avec aplomb ils avancent une idée : "Une réorientation de la construction européenne est urgente, au service de la croissance et des citoyens européens, avec notamment la négociation d'un nouveau Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance avec nos partenaires européens."
Et toute leur science repose sur ce vague desiderata que nous savons déjà fort compromis par le refus du candidat de remettre en cause les traités existants et qui ne propose qu'une négociation annexe, d'un "volet" concernant la croissance... Encore que beaucoup de chemin ait été parcouru et que cette maigre velléité de discussion soit déjà devenue obsolète à l'heure actuelle ! Nous le verrons bientôt.
Il y a là Julia Cagé de l'université de Harvard et à l'Ecole d'économie de Paris, s'il vous plait. Elle nous a récemment pondu un article très interessant : "Pourquoi la France doit continuer à se désindustrialiser" (sans point d’interrogation, merci) dans le journal La Tribune du 5 mars 2011 (8). Ou elle explique en 767 mots : "Oui, la part de l'emploi industriel dans l'emploi total est en train de baisser. Oui, la France est en train de se désindustrialiser. Mais non, ce n'est pas grave. En fait, c'est tant mieux." Certes. "Dans la nouvelle division internationale du travail, ce ne sont plus des biens industriels que la France doit chercher à exporter, mais de l'éducation, de la santé (comme le souligne Philippe Askenazy dans son dernier livre) et des idées. Laboratoire, université, hôpital du monde. Inventer, éduquer, soigner. La France retrouvera ainsi un équilibre vertueux de sa balance commerciale et la croissance indispensable à un État providence à même de protéger les perdants de cette modernisation." Mais c'est cela, bien sûr. Il faut dire donc que la promesse de Hollande de subventionner l'industrie est inutile et que d'autres sauront mieux que nous produire les machines, véhicules, etc dont nous avons besoin... Mais peut-être le sait-il déjà et que sa promesse de subventions est impossible à tenir ?

Il y a aussi l'incontournable Elie Cohen (9), directeur de recherche au CNRS. Il a été invité dernièrement à un débat organisé par l'ambassadeur d'Allemagne entre économistes français et économistes allemands (10). "Les discussions entretenues ont amené Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS, à définir ce qui constitue a priori l'espace d'une négociation possible aux yeux de l'Allemagne dans les mois à venir s'agissant de la zone euro." La suite est intéressante.
1. Une première ligne réside dans le fait que l’euro est une zone de stabilité monétaire. L’objectif essentiel de lutte contre l’inflation est ainsi primordial.
2. Un deuxième principe intangible est relatif à l’indépendance de la Banque centrale européenne. «Il n’y a aucune renégociation possible à ce sujet» affirme Elie Cohen.
3. Les pays d’Europe du Sud se doivent alors, selon ces économistes allemands, de suivre une longue cure d’amaigrissement et d’austérité. «La consolidation budgétaire précède la croissance. Elle est une condition préalable à toute réflexion et à toute mesure de stimulation de la croissance. C’est ce qui explique la centralité du Pacte budgétaire, et des réformes structurelles nécessaires pour retrouver un certain équilibre des finances, peu importe le fait que les mesures de consolidation budgétaire accentuent le risque de récession prononcée»
4. Une fois cette consolidation mise en œuvre, les économistes allemands seraient tout à fait d’accord pour envisager toutes les politiques communautaires pour élever le potentiel de croissance des pays européens dans le domaine des investissements d’avenir (enseignement supérieur, recherche, innovation…). «La BEI pourrait être mobilisée pour développer ses programmes de financement, de la transition énergétique, de financement des PME. Celle-ci devrait sans doute être recapitalisée pour avoir des moyens renforcés".
5. Cette croissance pourrait également découler d’une dérégulation des marchés de biens et de services et du marché du travail. Cette croissance pourrait aussi résulter de l’adaptation des modèles de protection sociale en matière de santé, et de retraite, qui peuvent être coûteux à court terme mais rapporter à long terme.
Pour ceux qui n'ont pas vu la politique de rigueur et d'austérité dans le programme de M. Hollande, ils ont le droit d'ouvrir les yeux maintenant. Et noter que nulle part il n'y a eu de réaction vis à vis de ces propos dans aucune tribune ni de la part du candidat, ni de la part de ses économistes attitrés...
Evidemment nous faisons une exception pour Thomas Piketty dont les intentions semblent louables mais nous lui ferons le conseil de mieux surveiller ses fréquentations. La réforme fiscale est nécessaire certainement mais outre l'effort d'équité et d'efficacité il semble bien que cette réforme n'aille pourtant pas dans le sens de l'intérêt général. La fiscalité doit etre redistributive et contribuer à la solvabilité de la demande intérieure, à soutenir les projets industriels nationaux. Mais il est évident que l'essentiel des recettes fiscales supplémentaires iront plutôt au désendettement et au service de la dette au grand plaisir des créanciers & financiers. On dit "Merci qui ?"

Conséquences directes et indirectes de l'aventure social-libérale
L'essentiel de la partie financière et économique semble devoir se jouer dès le lendemain de l’élection présidentielle du 6 mai. La plupart des ténors "socialistes" en tremblent d'avance et en parle entre-eux à voix basse. Devant l'entreprise guerrière de la finance ils commencent à se dire qu'ils sont mal préparés - tant sur le plan de la maîtrise des concepts théoriques que des projets - et qu'ils doivent déjà se préparer à faire retraite en rase campagne, comme des petits lapins.

Un nouvel outil financier mis en oeuvre ce Lundi 16 avril inquiète à Paris. "Un opérateur privé allemand, Eurex, a lancé lundi un nouveau produit financier à la Bourse de Francfort : un contrat à terme sur les obligations assimilables du Trésor (OAT) à 10 ans." (11) C'est un Credit Default Swap qui fonctionne comme une assurance et démultiplie les gains des investisseurs qui ont misé sur l'effondrement de la confiance de la finance sur les bons du Trésor français. Meme si le danger de cette introduction est peut-être limité on comprend que les investisseurs en CDS ont intérêt à la flambée des taux d'intérêt voir une crise majeure des finances de l'Etat français. Une crise qu'ils sauront encourager ou aggraver si nécessaire.

Un petit reportage qui circule sur le net montre bien le sentiment d’impunité et l'arrogance actuelle des représentants des marchés financiers. Ils se font fort de rouler Monsieur Hollande et ses 60 engagements dans la farine... Sous la forme d'une vidéo (12) ou d'une séquence audio (13) "Nicolas Doisy, chief economist au Crédit Agricole, nous fait part du plan de bataille des financiers en cas de victoire de François Hollande aux présidentielles... Et de l’angoisse en cas de montée excessive du Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon..."
Il nous est ici expliqué que le volet croissance de M. Hollande n'est qu'un gadget incompatible avec l'environnement financier et que ce dernier devra pitoyablement renoncer à relancer la croissance sous peine de chaos financier. En parler ou l'écrire comme il le fait dans son programme est proprement de l'abus de confiance et de la mythomanie. Une tromperie manifeste.




Mais heureusement qu'il reste encore en France des économistes lucides ! Jacques Sapir nous explique pourquoi cela ne fait que commencer et comment il faudrait en sortir (14). "Si l'Allemagne est incontestablement prête à faire un geste en direction de la croissance, il ne sera pas à la hauteur de ce qui serait nécessaire, et l’on ne doit entretenir aucune illusion à ce sujet. Dès lors le Pacte budgétaire et le MES vont s’avérer des pièges redoutables dans lesquels les pays européens se seront d’eux-mêmes enfermés. Si l’on ne veut pas que cette crise emporte avec elle tous les acquis sociaux de ces cinquante dernières années et plonge l’Europe dans la misère et le désespoir, il ne nous reste que deux solutions : soit on peut renégocier en profondeur, et non à la marge, le Pacte budgétaire mais il convient de le faire sur la base de mesures unilatérales et en assumant le risque d’une rupture au sein des pays de la zone euro ; soit il faudra déconstruire cette dernière, et le plus vite sera le mieux.
Ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy ne sont prêts à l’une ou à l’autre de ces options. L’avenir de la France s’annonce donc fort sombre."

Car l'avenir que nous prépare le vote Hollande ce n'est rien de plus que l'austérité, une aggravation du chômage, de nouvelles faillites industrielles et commerciales, un renoncement au droit du travail, aux mécanismes de sécurité sociale et autres amortisseurs sociaux. Peut-être faut-il ajouter la menace d'une pénurie alimentaire par rupture des réseaux de distribution, avec en surplus des désordres sociaux, des révoltes légitimes mais réprimés dans le sang et la honte...
Il n'est jamais trop tard pour bien faire. C'est donc aujourd'hui qu'il faut dénoncer le programme économique de M. Hollande comme une escroquerie, songer à effacer le social-libéralisme du paysage politique et se préparer à la résistance !

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(3) Taux “naturel” du chômage ou NAIRU "Le taux de chômage naturel est un concept créé par Milton Friedman et Edmund Phelps dans les années 1960. Il correspond au taux de chômage d'équilibre, vers lequel l'économie tend sur le long terme. Selon les hypothèses du modèle les salaires tendent vers un niveau d'équilibre qui égalise offre et demande sur le marché du travail. Le chômage naturel découle alors, pour un niveau de compétence donné, du refus de travailleurs d’accepter un salaire jugé trop faible et de l'inintérêt pour les firmes de proposer un salaire trop élevé."  http://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_ch%C3%B4mage_naturel
Ce concept est lié avec le Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment ou NAIRU qui considère qu'un haut niveau d'activité (plein emploi) génère un haut niveau de distribution des revenus et un risque d'inflation inacceptable. Pour les économistes libéraux le chômage est donc soit “naturel” soit “utile” et ils considèrent les politiques de plein emploi comme “hérétiques”.


(4) Consensus de Washington "corpus de mesures standard appliquées aux économies en difficulté face à leur dette (notamment en Amérique latine) par les institutions financières internationales siégeant à Washington (Banque mondiale et Fonds monétaire international) et soutenues par le département du Trésor américain. Il reprend les idées présentées en 1989 sous la forme d'un article par l’économiste John Williamson soutenant dix propositions fortement inspirées de l’idéologie de l’école de Chicago. http://fr.wikipedia.org/wiki/Consensus_de_Washington


(5) Voir la position du candidat Hollande sur l'article 123 du Traité de Lisbonne.  http://www.dailymotion.com/video/xh26ks_francois-hollande-et-la-dette-publique-accablant_news


(11) Dettefrancaise, faut-il craindre une explosion de la spéculation?  http://www.lepoint.fr/economie/dette-francaise-faut-il-craindre-une-explosion-de-la-speculation-16-04-2012-1452095_28.php
« Par ailleurs, les spéculateurs n’ont pas attendu qu’Eurex créé ce contrat future pour spéculer contre la dette française. Les CDS et les achats/ventes de titres OAT sont largement suffisants pour amplifier le phénomène de crise de la dette. » http://www.francetransactions.com/actualites/info-epargne-00010959.html

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