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27 décembre 2013

L’Usine du futur d’Alain Rousset et autres fumisteries sociales libérales

Une tribune publiée par les Echos porte comme titre "Bâtissons l'usine du futur pour retrouver la croissance". Elle est signée par M. Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, député de la 7e circonscription de Gironde et président de l'Association des Régions de Francedepuis 2004.

Le titre en lui-même pose questions. Que veut-il dire ? Suffit-il de batir "l'usine du futur" ou même un nouveau modèle d'unité de production pour "retrouver la croissance" ? Est-il de la compétence de l'autorité publique de "batir" ce dispositif industriel, c'est à dire d'investir une part des recettes fiscales dans un nouveau projet productif ? Et pour quel résultat donc ? Le mot de croissance prète ici largement à confusion. Parle t'on de croissance de l'emploi et de réduction du chomage, du retour de l'investissement industriel, ou d'augmentation de la production, d'expansion de l'activité et de l'indice du Produit Interieur Brut au niveau national ?

Si ce titre accrocheur interroge et révélle une certaine ambition, le contenu du texte, tant par sa forme que par les arguments présentés, désoriente : à la fois par sa concision, un format insuffisant pour répondre à un si vaste et si grave sujet méritant plus de place qu'un simple éditorial ; et par une rhétorique si confuse qu'un économiste ni retrouverait pas ses élèves. On aimerait se dire que M. Rousset vient de trouver la pierre philosophale pour transformer la déflation en prospérité et le taux de chomage en plein-emploi. Mais on aimerait bien aussi ne pas être pris pour des imbéciles...

Il était grand temps qu'un ponte du socialisme municipal à la sauce libérale, longtemps proche de Ségolène Royal mais ostensiblement écarté des responsabilités gouvernementales par l'équipe de François Hollande, sorte de son mutisme et dévoile à travers un pseudo-projet économique ses véritables intentions. Le citoyen Rousset avait bien pris soin de faire parler de lui lors de la campagne présidentielle de 2012 au sujet de la reprise de l'entreprise chimique Arkema alors qu'il espérait encore un portefeuille à l'Industrie. Sans aucun effet. Peut-être attend t-il d'un prochain remaniement une belle promotion dans les hautes sphères où brillerait mieux ses effets dilatoires, ses égards pleins de largesses envers le milieu patronal et les limites notoires de ses compétences ? Toujours est-il qu'il semble avoir trouvé un peu de courage pour rassembler avec quelques souvenirs de ses cours d'IEP, des mots-clés glanés en survolant de belles plaquettes de propagande sur le nouveau Traité Transatlantique et nous pondre un texte absurde, remplit de contresens et d'erreurs. C'est ce que nous tenterons de mettre en évidence en décryptant points par points les principales propositions de ce texte. Nous y dénoncerons une logique ultra-libérale à l’œuvre dans un processus de déstabilisation de l’État républicain.
Ce texte est si bien rempli de préjugés et de mots valises qu'il faut s'y plonger à plusieurs reprises pour y discerner derrière le clinquant de formules spécieuses et le biais idéologique d'un raisonnement faussé, les véritables intentions de l'auteur.

Analyse du texte : "Batissons l'usine du futur pour retrouver la croissance"

Comme nous l'avons évoqué : le titre de cet article pose problème.
Premièrement, il s'agit d'un ordre impératif et on voit tout de suite que le personnage a l'habitude d'en donner. Il est vrai que les dispositions sur la décentralisation de M. Raffarin [1] avait concédé de larges prérogatives aux autorités régionales. Trop certainement puisque "la réforme entreprise à partir de 2010 [y] a mis fin, de manière anticipée" sans pour autant lever l’ambiguïté d'une certaine autonomie régionale. Un "mauvais pli" se manifeste dans ce ton plein d'arrogance qui fait penser que quelqu'un à Bordeaux se prend pour un nouveau duc d'Aquitaine. Un point à mettre au clair.

Deuxièmement, une finalité est donnée. "Retrouver la croissance" est un objectif ambitieux et controversé. On suppose qu'il est question de croissance économique au sens large, c'est à dire celle du Produit intérieur brut. Elle se manifeste par l'accroissement de l'échange des produits et de l'activité. Pour que le phénomène se réalise il faut vérifier une augmentation de la production de biens et services, qu'il y ait un débouché commercial à ces produits, qu'il se trouve un supplément de monnaie disponible, une demande solvable pour faciliter ce supplément d'échanges, etc. Accessoirement il est nécessaire que le supplément de production soit alimenté par des ressources de matières premières, de produits intermédiaires, de main-d’œuvre, d'innovation technique, de capitaux investis. Il ne faut pas négliger non plus le fait qu'une croissance mal maîtrisée puisse avoir des effets nocifs sur l'environnement ou la société et que son coût global soit supérieur aux avantages directs. Ordinairement on estime que la croissance favorise l'emploi. Rien n'est moins sûr. "À l'inverse, [certains économistes] ont relevé que la croissance de l'investissement est hélas parfois compatible avec l'existence d'un chômage élevé."[2] Ce qui se comprend bien puisque les gains de productivité permettent à un moindre nombre de travailleurs de produire autant voir plus. De même la pirouette logique qui fait dire que l'effort d'innovation permettra de régler la question du chômage tombe à plat. "Or, pour produire innovant, il faut proportionnellement nettement moins de main d'œuvre qu'auparavant, ce qui renvoie aux capacités du système à absorber des flux de populations et de surcroît certains segments de populations vulnérables (car faiblement qualifiées)." La tendance à sélectionner des projets selon le critère "de forte intensité capitalistique" plutôt que selon "le critère de la productivité marginale sociale" aboutit à ce paradoxe : "la croissance peut être récessive en emploi." [3]

Troisièmement, le moyen de réaliser cet objectif semble tout trouvé. Mais cette "usine du futur" n'est-elle pas justement basée sur ce critère "de forte intensité capitalistique" dont nous venons de parler ? C'est à dire gourmande en capitaux, en innovation et en emplois hautement qualifiés mais inadaptée à l'objectif social de réduction du chômage. Dans ce cas on peut déjà dire que ce projet de politique publique est aussi incohérent qu'illusoire. Par une coïncidence cocasse le consortium EADS, type même d'industrie à haute productivité, haut niveau technologique et belle rentabilité, annonce le jour même de la publication de cet éditorial un plan de suppression de 5800 postes qualifiés. [4]
Dès la lecture de ce titre nous réalisons l'absurdité politique et technique de la proposition, la contradiction grave entre l'objectif affiché et le moyen à mettre en œuvre pour y parvenir. Nous sommes alors avertis qu'il n'est ni question "d'inverser la courbe du chômage", ni de croissance économique puisqu'en offrant un revenu salarial supplémentaire on réaliserait la nécessité de solvabiliser la demande pour élargir les débouchés de la production sur le marché intérieur. Mais si l'auteur ne s'intéresse ni à l'emploi, ni a la croissance intérieure de quoi veut-il bien nous parler sur ce ton impérieux ?
"Des métiers passionnants, des emplois qualifiés bien rémunérés". Soit. Mais un emploi peu qualifié doit-il être sous-rémunéré ? Tout travail mérite salaire et des conditions acceptables. Faut-il le préciser ? Il n'est pas question de transiger sur ces points. Tout travail doit être le moyen honnête de faire vivre sa famille, de permettre une vie sociale enrichissante dans le respect de la dignité humaine. Il n'y a pas de sots métiers, il n'y a que de sottes gens. Chacun doit avoir le sentiment de participer au développement harmonieux de la société sans être discriminé, dévalorisé ou exclu de la création collective de richesses et du bien-être. Pour ce qui est de la qualification et de la formation professionnelle, l'effort en direction de la formation continue, de l'accès aux diplômes universitaires pour les ouvriers ou les mères de famille est-il suffisant ? Ceci relève directement des compétences du Conseil régional. On aurait préféré un rapport clair, une évaluation précise sur les objectifs, mesures prises, moyens et résultats avec chiffres à l'appui sur cette question. En tout état de cause : "Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune"  nous apprend l'article 1 de la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. Ce qui veut dire aussi qu'il y aurait des situations sociales largement survalorisées au regard de l'utilité commune, des privilèges et rentes de situation établis au détriment de l'intérêt national. Nous y reviendrons.

"[...] des exportations fortes pour une économie prospère". Vœu pieux. La balance commerciale de la France est fortement déficitaire depuis 10 ans. L'ouverture douanière et commerciale hors de tout principe de réciprocité et de quotas, la politique monétaire de la BCE sont en cause. Ce déséquilibre induit que le pays perd systématiquement des dizaines de milliards d'euro chaque année dans ses relations commerciales. Ce déficit provoque un besoin de financement qu'il faut couvrir par de nouveaux emprunts. Finalement il s'agit d'encourager l'importation de marchandises qui viennent concurrencer la production locale, entraîner les entreprises françaises à la faillite et accroître le chômage, tout cela le subventionner à fonds perdus par l'engagement du Trésor et le gonflement permanent de la dette publique ! Les exportations quant à elles ne représentent qu'un 1/4 de l'activité et semblent servir d'avantage de prétexte à l'ouverture commerciale et de paravent au désastre commercial - au bénéfice exclusif des importateurs et financiers - qu'à couvrir réellement les importations. Il n'y a aucune relation entre exportations fortes et économie prospère puisqu'il n'est pas dit ni si la balance commerciale reste à l'équilibre, ni si les revenus et marges des exportateurs et commerçants aux larges surfaces de vente profitent réellement à l'économie intérieure... On imagine avec peine comment tout ce mécanisme puisse être favorable à l'utilité commune. Pour autant les responsables publics et privés d'un tel dysfonctionnement ne sont pas inquiétés, ni leurs situations sociales éminentes, ni leurs compétences, ni leurs privilèges et revenus ne sont jamais discutées. Comme c'est étrange !

A la première ligne de ce texte, une question se pose : Si ce ne sont ni les considérations de responsabilité et de justice sociales, ni la nécessité d'une redistribution salariale et sociale pour stimuler la demande intérieure et favoriser la croissance de l'activité, ni l'exigence de mesures politiques fermes pour rétablir les équilibres financiers et commerciaux de la France ; quels sont donc les principes économiques, les projets politiques ou les intérêts particuliers que prétend soutenir M. Alain Rousset ?
Pour ce qui est des principes économiques il apparaît que le monde de l'entreprise est mis au premier plan. L'impasse est faite sur une approche plus globale de la situation, sur l'accroissement de 5,7% du nombre de chômeurs de catégorie A depuis un an en Aquitaine, sur la précarité et l'endettement des ménages, sur l'endettement pharaonique du pays dont la charge de la dette n'est pas loin de passer pour le premier poste des dépenses budgétaires... C'est un choix. Il est sous-entendu peut-être que la priorité doit être mis sur l'entreprise industrielle et que son rétablissement permettra par voie de conséquence l'amélioration de la situation des autres agents économiques. Par quel moyen si ce n'est par la réduction du chômage et l'augmentation des revenus salariaux et recettes fiscales ? L'auteur se garde bien de le préciser.

Ce qui est souligné c'est que l'effort doit être mis sur le rétablissement des marges des entreprises. L'industrie se doit d'être "compétitive" à la fois du fait d'un renouveau de l'investissement visant à améliorer la productivité, par l'innovation et la montée en gamme, par une restructuration d'un tissu industriel jugé trop "fragmenté" en "milliers de petites entreprises". Ce discours sur la compétitivité est trompeur et orienté. Nous rappellerons les éléments de ce débat plus loin.
L'auteur mentionne quelques projets du gouvernement qu'il juge positifs. "Il était en particulier nécessaire d'agir sans délai sur le coût du travail afin que nos entreprises rétablissent leurs marges, ce qui a été fait avec le Crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice) [5]" Sans dire que ce CICE représente une belle niche fiscale de 20 milliards d'euro mettant en cause l'équilibre budgétaire et qu'il est contesté au sein même de la majorité [6]. "Les initiatives issues de la commission Innovation 2030" : disposant d'un budget global de 300 million d'euros (150M€ issus du programme Investissements d’avenir et mobilisera en complément des financements privés) même si le programme de cette commission parait séduisant [7] la composition de celle-ci pose question, "la moyenne d’âge de la commission est de 60 ans, autrement dit 77 ans en 2030" [8].

Deux entreprises sont citées : Turboméca et PPIFrance. On est en droit de se demander comment l'entreprise Turboméca peut servir de modèle organisationnel pour un projet industriel lorsqu'on sait : "1. Que l'entreprise Safran-Turboméca va doubler ses effectifs aux Etats-Unis, 2. Que Safran annonce la création d'une entreprise en joint-venture entre Turbomeca et AVIC II en Chine. "Safran annonce que sa filiale Turbomeca a signé un contrat ' joint venture ' avec Beijing Changkong Machinery (AVIC II) lors du salon aéronautique Air Show China, portant sur la création de la première entreprise joint-venture entre Turbomeca et une société d'AVIC II. Celle-ci s'appelle Beijing Turbomeca Changkong Aero-engine Control Equipment Co. Cette joint-venture assurera le montage et les essais des ensembles hydromécaniques pour les turbomoteurs de Turbomeca et de Bejing Changkong, pour leurs marchés respectifs ', explique un communiqué du groupe. ' Elle sera située à 50 km au nord de Bejing sur le nouveau site du partenaire chinois, dans un parc d'activités de haute technologie. "[9] D'autre part on ne sait rien sur cette PPIFrance. Une société qui porte ce nom a en réalité son siège social à Hambourg et sa situation parait plus compromise qu'exemplaire [10]. Serait-elle chargée d'une mission d'expertise ou d'amélioration du fonds de roulement des entreprises en Aquitaine ?

Au final nous retiendrons de cette analyse qu'un effort de compétitivité doit être entrepris pour améliorer la situation des entreprises et qu'il bénéficiera de la supervision, de l'assistance financière et fiscale des autorités, sans qu'au final aucun objectif ne soit donné sur le plan de l'emploi ou sur l'équilibre de la balance commerciale. Il n'y a là rien d'étonnant. Ce discours sur la compétitivité, sur la baisse du coût du travail et des charges sociales, sur la formation professionnelle et de la libre circulation des capitaux ou marchandises nous l'avons déjà entendu. C'est celui des syndicats patronaux, du Medef, de la commission européenne et du FMI, des adeptes d'un libéralisme commercial et financier sans limite, détaché de toute responsabilité sociale, de toute responsabilité démocratique. C'est le discours creux et dangereux que se répète entre-eux de Davos à Paris et jusqu'à Bordeaux - et dont ils prétendent nous faire la pédagogie - les adeptes d'un nouvel ordre mondial.

Compétitivité, monétarisme et ultra-libéralisme : privatisation des profits, socialisation des pertes

Cette stratégie de déstabilisation économique que l'on présente depuis les années 70 comme la promesse d'une prospérité imminente - une prospérité dont certains prétendent toujours voir la lueur au bout d'un long chemin de sacrifice et de larme - mérite que l'on s'y attarde pour en détailler le schéma.
Mais nous irons plus loin pour en dénoncer l'absurdité des principes, une aberration logique profonde qui rend ces mesures d'application et préconisations dangereuses pour la stabilité économique, politique et sociale. Puisque c'est cette doctrine et les programmes dits 'd'ajustement structurels" qui ont, de toutes évidences, provoqué la grave crise déflationniste que nous connaissons et contre laquelle rien n'est entrepris ni pour en désigner les causes, ni pour en corriger les effets.

Le concept de Compétitivité est un des chevaux de bataille de ces mondialistes. L'intérêt est qu'il puisse être mis à toutes les sauces (comme la lécithine de soja, un ingrédient pratique de l'agro-business qui permet d'émulsifier et homogénéiser les préparations) pour faire mousser de vains discours sans que personne n'y comprenne rien. Nous en avons déjà débattu en octobre 2010 alors que M. Nicolas Sarkozy prétendait "améliorer l'environnement compétitif de l'économie" [11]. "Avec ce terme de "compétitivité" on se retrouve au cœur du discours libéral qui fait de la France, une "entreprise", une plate-forme exportatrice de ses produits dans un marché international concurrentiel." Une brève définition [12] nous avait permis de situer la problématique.

Valoriser la compétitivité d'un pays permet d'exiger une réduction des coûts de production, le plus souvent il s'agit de pointer du doigt le niveau du coût du travail ou de la fiscalité.
Le CICE réalise la prouesse remarquable de prendre cet argument du commerce international qui ne concerne qu' 1/4 de l'activité en France pour étendre à toutes les entreprises un dispositif pervers qui consiste à déduire une part des charges sociales sur l’impôt à prélever sur les sociétés. Ce sont donc les finances publiques qui subventionnent indistinctement les entreprises comme si la situation périlleuse du budget pouvait le permettre... Ce n'est pas le cas : le budget de la France prévoit en 2013 une recette de 53 milliards au titre de l’impôt sur les sociétés, ce qui n'est que 17,9% des recettes totales (298 milliards). Si l'on tient compte de l'exonération de 20 milliards du fait du Crédit d’Impôt Compétitivité ce ratio tombe à 11,2%. Chiffre à comparer à celui de la TVA  141 milliards soit 47,2% des recettes. [13]

Ensuite on parle d'augmenter les marges bénéficiaires des entreprises. Mais ne pourait-on pas s'intéresser aux revenus des dirigeants et des actionnaires, pour augmenter la capacité d'auto-financement des entreprises plutôt que d'accuser et rogner systématiquement les dépenses salariales et sociales ? "Ce dégât quotidien de la finance actionnariale dont les injonctions à la rentabilité financière sont implacablement converties par les organisations en minimisation forcenée des coûts salariaux, destruction méthodique de toute possibilité de revendication collective, intensification épuisante de la productivité et dégradation continue des conditions matérielles, corporelles et psychologiques du travail. [...] Dorénavant, ce qui sort des entreprises vers les investisseurs l’emporte sur ce qui fait mouvement en sens inverse... et donnait son sens et sa légitimité à l’institution boursière. Les capitaux levés par les entreprises sont devenus inférieurs aux volumes de cash pompés par les actionnaires, et la contribution nette des marchés d’actions au financement de l’économie est devenue négative (quasi nulle en France, mais colossalement négative aux États-Unis). Il y a de quoi rester interloqué devant pareil constat quand, dans le même temps, les masses financières qui s’investissent sur les marchés boursiers ne cessent de s’accroître. Le paradoxe est en fait assez simple à dénouer : faute de nouvelles émissions d’actions pour les absorber, ces masses ne font que grossir l’activité spéculative sur les marchés dits « secondaires »* (les marchés de revente des actions déjà existantes). Aussi leur déversement constant a-t-il pour effet, non pas de financer des projets industriels nouveaux, mais de nourrir la seule inflation des actifs financiers déjà en circulation." [14]

Dans la réalité personne ne veut vraiment améliorer la compétitivité des entreprises françaises, ni même le niveau d'activité de la France et mettre en place une politique de plein-emploi. Il est plus facile de délocaliser dans des pays aux faibles coûts salariaux et fiscaux et de transporter les marchandises avec d'immenses porte-conteneurs tel le CMA CGM "Jules Verne" que François Hollande vient d'inaugurer ce printemps [15]. C'est pourquoi l'exemple qui est donné de l'entreprise Safran-Turboméca est révélateur. C'est une entreprise qui préfère produire aux États-Unis ou en joint-venture en Chine et, en réduisant ses impôts et salaires en France, permettre à ses dirigeants et actionnaires de dégager de plus confortables revenus.

Cette problématique sur la compétitivité renvoie directement à la question de la politique monétaire et la gestion des taux de change. Du fait de l'application du système monétaire européen, de la libre circulation des capitaux et de la spéculation sur les devises la France est hors d'état d'agir efficacement sur le taux de change de sa monnaie. Il s'agit pourtant d'un moyen essentiel pour restaurer la compétitivité de ses produits. "Ainsi pour lutter contre l'inflation et la dévaluation, il a fallu mettre en place une politique de rigueur budgétaire et salariale, pour une monnaie rare mais forte." Cette politique de désinflation compétitive est mise en place depuis 30 ans à partir de 1983, pour restaurer la compétitivité-hors prix et pousser la  recherche de compétitivité structurelle de l'entreprise (restructuration, innovation et délocalisation). Si cette politique de "rigueur" a eu un effet positif sur la compétitivité structurelle des entreprises, c'est surtout ce qui nous a conduit au chômage de masse et à une déflation générale. Les partisans de cette compétitivité déflationniste - la même politique monétaire poursuivie par Rueff et Laval dans les années 30 - n'ont en définitive aucun intérêt dans la croissance de l'activité ou la réduction du chômage, car cela signifierait pour eux une tendance inflationniste qui les obligerait à investir dans l'économie réelle pour ne pas voir leurs dépôts fondre comme neige au soleil. Ils ont tout a perdre d'un système rigoureux qui favoriserait l'emploi et l'activité au dépend d'une monnaie inutilement forte et des facilités de libre circulation des capitaux permettant l'évasion fiscale et la spéculation financière.

L'affaire est considérable. En essayant de trouver une cohérence à un éditorial abscons, nous nous retrouvons sur la piste d'une collusion d'intérêts aux proportions gigantesques. Il apparaît clairement qu'ici M. Alain Rousset se fait petit chantre d'un nouvel ordre mondial économique. Un ordre dans lequel l’État social n'a plus sa place de régulateur, où l'humanisme n'a plus sa raison d'être puisque le nouvel homme économique doit se soumettre désormais aux lois du Marché tout-puissant ou disparaître. Cette "modernité" impose par le biais des institutions internationales du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondial sa doctrine ultra-libérale mortifère. Grâce au réseau des organisations patronales, la complicité du système médiatique et la corruption des autorités publiques ; des mesures rigoureuses et inacceptables sont imposées au mépris du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et aux dépens des États dont on vise manifestement la délégitimation et la ruine financière. Au final le poids d'exigences insupportables doit écraser une population captive d’intérêts économiques et commerciaux qui la dépasse et l'acculer à la misère, la confusion des disputes identitaires et la violence sécuritaire sans espoir de retour. Tout ceci au bénéfice d'une poignée d'aventuriers spéculateurs qui se moquent comme de leur première chemise du progrès social ou du respect de l’environnement.

Le projet républicain s'oppose à celui du libéralisme. Nous sommes convaincus comme le disait le philosophe Jean-Jacques Rousseau que : "La somme des intérêts individuels nuit à l'intérêt général. [16]" Il ne s'agit pas d'une vue de l'esprit mais d'une réalité tangible. Certains dirigeants d'entreprises en sont conscients. "Il faut remettre en cause le paradigme dominant que la raison d’être de l’entreprise ou sa seule responsabilité est de maximiser la rentabilité au profit de l’actionnaire. Au contraire, l’entreprise a un rôle plus large puisqu’elle amène un progrès économique, technique et social. La responsabilité sociale est l’intégration d’objectifs sociaux, sociétaux, environnementaux et économiques dans le cœur de métier et la stratégie de l’entreprise."[17]  Notre époque instable nous invite a repenser le rôle de l’État comme défenseur de l'utilité commune et régulateur des flux et des processus dans le cadre d'un projet d'économie politique en faveur de l'unité nationale et de la cohésion sociale. Le débat doit porter désormais sur la nécessité d'une souveraineté monétaire, d'une stimulation de l'activité intérieure par la redistribution du pouvoir d'achat, d'une application du principe de réciprocité commerciale par le biais de barrières tarifaires et de quotas, d'une stratégie efficace d'investissement public, d'un meilleur controle des entreprises par une représentation paritaire des employés au conseil d'administration, etc. Sans oublier comme le dit Emmanuel Todd : "Si on veut faire redémarrer l'économie, il va falloir effacer les dettes et spolier les riches". [19]

Le moindre tord que l'on peut attribuer a ce texte - qui ne vaudrait pas la moyenne à un cours d'économie politique - c'est qu'il n'offre aucune vision d'avenir auquel le peuple saurait s'attacher, un projet librement et délibérément choisi dans l'exercice de ses droits souverains. Au contraire, cette "usine du futur" ne saurait fonctionner sans le camp de travail forcé qui va avec ! Un dispositif de contrainte totalitaire et absurde car il sera toujours nécessaire d'étouffer toute velléité de révolte populaire contre un systeme ultra-libéral destructeur, inhumain et anti-républicain.
Mais qui se moquera impunément de la Maison de France, de son idéal de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ?
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[1] Arkema, c’est le premier chimiste français. Qui a enregistré, en 2011, un bénéfice de 500 millions. Avec une rentabilité de 17,5 %. C’est beaucoup, mais pas assez. Le groupe a décidé de se séparer de son pôle vinylique. Qui fabrique du PVC. Soit dix sites, 1800 salariés en France, 2600 dans le monde, un savoir-faire centenaire. Tout ça, Arkema le cède pour un euro symbolique – et il rajoute encore 96 millions dans la corbeille. Et à qui le donne-t-il ? À Gary Klesch. Un financier américain, dont le siège de la holding est situé à Malte, sa société à Jersey et lui-même en Suisse. Qui a déjà liquidé plusieurs boîtes, en dépeçant leur trésorerie avec soin. Réponse de M. Rousset aux syndicalistes : "l’État n’est pas compétent pour gérer des entreprises ! C’est l’Union Soviétique, votre idée ? Vous voulez revenir à l’Union Soviétique ?" http://www.fakirpresse.info/Arkema-Face-a-la-finance-l.html voir aussi :Reprise de Kem One : l'Etat menace Gary Klesch de poursuites 05 septembre 2013 http://www.usinenouvelle.com/article/reprise-de-kem-one-l-etat-menace-gary-klesch-de-poursuites.N204203 Arkema projette de fermer son site de Chauny 13 septembre 2013 http://www.usinenouvelle.com/article/arkema-projette-de-fermer-son-site-de-chauny.N204847
[2] "Une nouvelle période dans la politique de décentralisation s’ouvre avec la nomination de M. Raffarin comme Premier ministre, en mai 2002. Ses initiateurs ont baptisée cette période « acte II » pour montrer à la fois qu’elle se situait à la suite de ce qui est alors qualifié d’« acte I » et qu’elle se démarquait de celui-ci. Cet « acte II » a commencé par le vote de la loi constitutionnelle du 28 mars 2003, relative à l’organisation décentralisée de la République. L’« acte II » devait être aussi l’occasion d’une vaste redistribution des compétences entre l’État et les différents niveaux territoriaux. Cette ambition s’est traduite par la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. Le contenu de la loi, qui certes attribue de nouvelles compétences aux collectivités, ne répond pas totalement à l’objectif initial." http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/apparition-collectivites-territoriales/qu-appelle-t-on-acte-ii-decentralisation.html
[3] "À l'inverse, Harrod puis Domar ont relevé que la croissance de l'investissement est hélas parfois compatible avec l'existence d'un chômage élevé. Or pour le PIB, seule la croissance de l'investissement est mécaniquement prise en compte via la valeur ajoutée. Les Pouvoirs publics ont donc parfois une obsession fétichiste vis-à-vis du PIB et du taux de chômage sans avoir les moyens du recul analytique et les capacités d'éviter une forme de réification approximative." http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221186178/croissance-et-pib-faux-all
[4] "À ceux qui craignent légitimement la récession et scrutent l'évolution du PIB, il convient donc de nuancer la pertinence intrinsèque de ce concept et de constater qu'il est un faux allié de la croissance voire un faux ami si l'on rapporte une hausse du PIB au risque d'une production de plus en plus automatisée et hélas moins positivement consommatrice de main d'œuvre." Croissance et PIB : de faux alliés ! Jean-Yves Archer 08/12/2013 http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221186178/croissance-et-pib-faux-all
[5] "Après avoir annoncé, lundi 9 décembre, 5 800 suppressions de poste dans la branche défense et espace, la direction d'EADS a brandi, mardi 10, la menace de procéder à des licenciements secs. Sauf, a-t-elle précisé, à conclure un accord« de compétitivité », qui pourrait se traduire par de la modération salariale et une augmentation du temps de travail. « Ne rien faire serait irresponsable et entraînerait une situation beaucoup plus grave pour nos employés et pour la performance du groupe d'ici deux ans », a estimé, mardi, Tom Enders, président d'EADS. La direction du groupe veutcompenser la baisse attendue des budgets militaires et surtout améliorer la compétitivité de sa nouvelle branche défense et espace. EADS prévoit d'atteindreune rentabilité globale de 10 % d'ici à 2015, notamment pour augmenter les dividendes des actionnaires." http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/12/11/eads-exige-un-accord-de-competitivite-pour-ne-pas-licencier-dans-la-defense_3529094_3234.html
[6] Le CICE a pour objet le financement de l’amélioration de la compétitivité des entreprises à travers notamment des efforts en matière d’investissement, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de prospection de nouveaux marchés, de transition écologique et énergétique et de reconstitution de leur fonds de roulement.
Accessible à toutes les entreprises françaises, le CICE permet de réaliser une économie d’impôt substantielle. Pour 2013, elle équivaut à 4 % de la masse salariale, hors salaires supérieurs à 2,5 fois le SMIC. Et à partir de 2014, ce taux sera porté à 6 %. http://www.economie.gouv.fr/ma-competitivite/quest-que-credit-dimpot-pour-competitivite-et-lemploi
"Le CICE équivaut à une baisse de cotisations sociales, sous la forme d’une réduction de l’impôt à acquitter en 2014 au titre de l’exercice 2013. [...] un avantage fiscal qui concerne les entreprises employant des salariés, soumises à un régime réel d’imposition (ce qui exclut les micro-entreprises et les auto-entrepreneurs), quels que soient leur forme et le régime d’imposition de leur résultat (impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés)." http://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/actualites/00903.html
[7] " [M. Leclerc] oublie de dire que les enseignes Leclerc seront largement les grandes bénéficiaires du Crédit d’impôt pour la compétitivité et pour l’emploi (CICE) qui va alléger le coût du travail pour toutes les entreprises de France. On estime ainsi que la grande distribution va engranger avec le CICE la somme de deux milliards d’euros. Pour Leclerc, le gain réalisé n’est pas encore connu car il a refusé de transmettre cette information à la Représentation nationale." Le député socialiste admet en creux que cette belle niche fiscale de 20 milliards d'euros accordée par le gouvernement Ayrault aux entreprises, et ce sans contre-parties, manquait son but, qui est de soutenir les secteurs d'activité en prise avec la compétition mondiale." citation Thomas Thévenoud (PS) "TVA : un député PS allume Michel-Edouard Leclerc et... le gouvernement" 12 décembre 2013 http://www.humanite.fr/politique/tva-un-depute-ps-allume-michel-edouard-leclerc-et-555197
[11] "Une expertise unanimement reconnue dans le secteur des Banques et des Assurances. La société PPI AG est depuis plus de 25 ans un acteur de référence dans le secteur des Banques et des Assurances. Notre expertise est largement reconnue dans chacun de nos secteurs d'activité : conseil, ingénierie logicielle et édition de solutions d'e-Banking. En matière d’e-Banking, PPI propose des produits standards économiques, garantissant une communication hautement sécurisée entre le client et sa banque. Nous fournissons aussi des prestations de conseil en management, de conseil métier et de conseil IT. L'excellence professionnelle de PPI en terme d'ingénierie logicielle est la garantie d'une très grande qualité et d'un respect absolu des budgets."http://www.ppi.de/fr/home/ Bureau de Paris (27, avenue de l'Opéra 75001 Paris Siret 518 753 215 00012 Directeur général Dutech Marc) Bureau de Hambourg (siège) Kiel Francfort Düsseldorf "Par délibération en date du 10 juin 2011, de I'Assemblée Générale Extraordinaire statuant dans le cadre des dispositions de l'article L. 225-248 du nouveau Code de Commerce a décidé de ne pas prononcer la dissolution anticipée de la société bien que l'actif net soit devenu inférieur à la moitié du capital social. Mention en sera faite au Registre du Commerce et des Sociétés de Paris http://www.annonces-legales.fr/annonce-legale/40453/PPI-FRANCE-Poursuite-des-activites-sociales-malgre-les-pertes L'AVIS DE L'EXPERT : Le chiffre d'affaires est en hausse, par contre, la structure financière de l'entreprise est déséquilibrée, ses fonds propres sont négatifs en 2012. Enfin, sur la dernière année connue, l'entreprise présente des facteurs de risque ; nous vous préconisons une enquête commerciale, pour un avis de solvabilité actualisé sur la période en cours. http://www.score3.fr/PPI-FRANCE-518753215.shtml
[12] Sarkozy veut continuer à améliorer la compétitivité de la France, octobre 2010 Agoravox http://www.agoravox.fr/actualites/e...
[13] "Processus multi-factoriel, la compétitivité est la capacité d'une entreprise, d'une industrie ou d'un pays à accroître ses parts de marchés aussi bien sur le plan national que sur le plan étranger. Elle désigne la capacité d'une telle entité à fournir et vendre durablement un ou plusieurs biens ou services marchands sur un marché donné en situation de concurrence. La compétitivité de la production d'une entreprise ou d'un territoire se mesure par la différence de prix de revient relativement à la concurrence extérieure (territoires ou entreprises). 
Plusieurs facteurs jouent dans ce processus tels que : - le coût de production : coût du capital (c'est-à-dire taux d'intérêt et rendement attendu par le marché boursier) et coût du travail (salaire main-d'œuvre) ; - la productivité : bonne organisation, main-d'œuvre qualifiée,etc. ; - la fiscalité locale et nationale, et les contraintes administratives (protection de l'environnement par exemple) ; - la présence d'infrastructures (routes, réseaux, etc.) ; - les externalités positives, liées à la présence de fournisseurs, d'un réseau dense artisanat et PME ; - la disponibilité de main-d'œuvre (éducation, formation,etc.) ; - les coûts de transport jusqu'à la zone de consommation ; - la qualité et gamme de la production et la capacité d'innovation technique et commerciale ; - le taux de change par rapport à des producteurs extérieurs (lorsque la monnaie domestique est sous-évaluée, la compétitivité est améliorée). 
Pour synthétiser ces différentes facteurs, on parle par catégorie soit de compétitivité-prix soit de compétitivité-structurelle (hors- prix). La compétitivité prix est plutôt de l'ordre du court terme alors que la compétitivité hors-prix est de l'ordre du long terme. Alors que la compétitivité-structurelle est la capacité à imposer ses produits indépendamment de leur prix ( innovation, services, gamme, qualité, etc.), la compétitivité-prix repose principalement sur trois facteurs : - le comportement de marge des entreprises. Il existe un comportement de marge des entreprises dans la mesure où elle définit le prix en tenant compte d'un pourcentage de bénéfice (ou de marge). Si l'entreprise a ses coûts de production qui augmentent, elle va réduire sa marge de telle façon que la compétitivité prix soit préservée (comportement de marge) ; - le taux de change. Une monnaie s'apprécie si le taux de change augmente et inversement se déprécie si le taux de change baisse. Cela tient aux mécanismes du marché des changes en système de changes flottants. Si une monnaie s'apprécie dans un pays, les exportations seront moins compétitives. A l'inverse, la dépréciation ou dévaluation d'une monnaie protège un pays (forme déguisée de protectionnisme). La dévaluation n'a de sens qu'en système de changes fixes. Il s'agit d'une mesure de politique économique ; - les coûts de production. Ceux-ci sont relatifs en fonction des coûts salariaux, des prix des consommations intermédiaires, de la productivité du travail, des économies d'échelle. Ce qu'il y a d'intéressant c'est que parallèlement à la politique des taux de change (fixes ou flottants), on classe aussi parmi les facteurs de compétitivité (structurelle) : la politique monétaire ! On verra que cela a de l'importance." http://www.agoravox.fr/actualites/e...
[14] Budget de l'Etat français Loi de finance initiale 2013 http://fr.wikipedia.org/wiki/Budget_de_l'%C3%89tat_fran%C3%A7ais
[15] Et si on fermait la Bourse... Frédéric Lordon, février 2010 http://www.monde-diplomatique.fr/2010/02/LORDON/18789
[16] "Je nomme ce navire CMA CGM Jules Verne. Je souhaite bon vent à son équipage et à tous ceux qui navigueront à son bord." François Hollande a baptisé ce mardi à Marseille le plus grand porte-conteneurs au monde, un bâtiment de 400 m de long, le troisième de cette taille, mais le premier à battre pavillon français.http://www.leparisien.fr/marseille-13000/marseille-un-comite-d-accueil-en-colere-pour-francois-hollande-04-06-2013-2865351.php
[17] Jean-Jacques Rousseau Du Contrat social. 1762
[18] "L’intérêt individuel ne coïncide pas avec l’intérêt général" Christopher Wasserman 22 Mai 2012 http://www.economieetsociete.com/L-interet-individuel-ne-coincide-pas-avec-l-interet-general_a1154.html
[19] Bourdin direct: Emmanuel Todd - 19/04 http://www.youtube.com/watch?v=_H7WaWJBG1g

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